Dans la nuit du 19 au 20 février 2025, des éléments armés affiliés au groupe rebelle M23, soutenus par l’armée rwandaise, ont pris d’assaut une usine de traitement de minerais appartenant à la société CJX Minerals, située à Bukavu, dans la province du Sud-Kivu en République Démocratique du Congo (RDC). Selon un rapport du Groupe de travail thématique sur les mines et les hydrocarbures de la société civile du Sud-Kivu, les assaillants ont neutralisé les systèmes de surveillance, enlevé les agents de sécurité et se sont emparés de plus de dix tonnes de minerais dits “3T” — cassitérite (étain), wolframite (tungstène) et coltan (tantale) — déjà étiquetés et prêts pour l’exportation.
Ces minerais, essentiels pour les industries électroniques, aérospatiales et militaires mondiales, sont au cœur des convoitises dans l’est de la RDC. Le rapport souligne que ce pillage s’inscrit dans une stratégie délibérée du M23 visant à déstabiliser l’économie locale au profit du Rwanda, dont une partie de l’économie dépendrait du pillage des ressources naturelles de la RDC.
Cette attaque survient dans un contexte de tensions accrues dans la région, où le M23, avec le soutien présumé du Rwanda, a intensifié ses opérations militaires, s’emparant de plusieurs localités stratégiques dans les provinces du Nord et du Sud-Kivu. Les autorités congolaises et diverses organisations internationales ont à plusieurs reprises dénoncé l’implication du Rwanda dans le soutien aux activités du M23, accusations que Kigali continue de nier.
Le pillage systématique des ressources minières de la RDC par des groupes armés, avec la complicité alléguée de pays voisins, exacerbe la crise humanitaire et économique dans la région. Les populations locales, déjà éprouvées par des décennies de conflits, subissent les conséquences directes de ces exactions, tandis que les minerais extraits illégalement alimentent des circuits commerciaux internationaux, posant des défis majeurs en matière de traçabilité et d’éthique pour les industries mondiales dépendantes de ces ressources.
Les observateurs appellent à une mobilisation accrue de la communauté internationale pour mettre fin à ces pratiques illégales et soutenir des initiatives visant à renforcer la traçabilité des minerais, tout en sanctionnant les acteurs étatiques et non étatiques impliqués dans le pillage des ressources de la RDC.
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